19/04 : 3e jour
Ce matin, je reçois un coup de fil d’Olivier qui est retourné à Port
au Prince deux jours pour récupérer Serge, notre photographe : «bon, on a
un souci, le maire du village de Port à Piment n’est pas au courant du stage il
veut nous rencontrer ce matin à 9h et il n’est pas content ». Eliovil, nous
accompagne Jeff et moi à la petite mairie du village, le maire nous reçoit dans
un bureau digne de l’union soviétique. On a l’impression qu’on va subir un
interrogatoire musclé.. Je vous rassure, ce n’est pas le cas. Je laisse Jeff
prendre la parole pour expliquer la situation et les objectifs du stage de la
fédération française de spéléo. Jeff s’en sort à merveille, et le brosse dans
le sens du poil pour flatter son égo.
La journée continue et nous partons en direction de la grotte pour
faire une traversée croisée avec Jeff. Grotte cactus – Marie Jeanne pour moi et
le contraire pour le groupe de Jeff. Je commence à équiper le gouffre en
évitant les énormes cactus (ça porte bien son nom), Eliovil se charge d’élaguer
les grosses branches qui penchent au-dessus de ma tête pour les placer à
l’extérieur du trou. Le but de l’exercice aujourd’hui est de mettre en
application les techniques de descente en rappel en situation réelle. Je
démarre la main courante dans une lunule au milieu d’un rocher afin d’atteindre
l’arbre qui penche au milieu du vide. Je fractionne avec les deux broches et
c’est parti pour 7 à 8 mètres plein vide. L’exercice est très long mais se
déroule correctement, la mise en place du descendeur n’est pas encore acquise
pour tout le monde. Nous retrouvons l’équipe de Jeff un peu plus bas dans les
galeries, nous continuons ensemble les exercices sur un puits d’une dizaine de
mètres, je me place en haut et Jeff en bas. Au bout de deux ou trois passages
chacun nous regagnons la sortie comme prévue.
J’ai l’impression de me retrouver avec les rasta rockets haïtien de la
spéléologie, ils sont vraiment très drôles. Même au bout de leur vie ils gardent
le sourire et mettent la petite musique d’ambiance sur leur téléphone et même
sous terre.
Je commence à prendre le rythme ici, les premiers jours furent assez
difficile, le temps de supporter la chaleur, le décalage horaire et aussi les
horaires des repas. Mon genou quant à lui se porte bien, il dégonfle de jour en
jour et me fait moins mal, c’est une bonne chose car je craignais vraiment
l’infection et l’immobilisation totale.
Encore une bonne journée qui prend fin !
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